Résumé : En 1954, le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule sont envoyés enquêter sur l'île de Shutter Island, dans un hôpital psychiatrique où sont internés de dangereux criminels. L'une des patientes, Rachel Solando, a inexplicablement disparu. Comment la meurtrière a-t-elle pu sortir d'une cellule fermée de l'extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Oeuvre cohérente d'une malade, ou cryptogramme ? Un thriller psychologique (ou plutôt psychiatrique), mais aussi un véritable drame, qui nous offre une plongée crépusculaire dans un asile pour fous dangereux des années 50. Martin Scorsese réussit à se renouveler avec une mise en scène délicieusement glauque, envoûtante, dans un univers des plus oppressants. Un terrain propice pour l'enquête, ainsi que pour les rêves et les visions qui ponctuent le récit, lesquels sont inventifs et magnifiques à l'écran. L'intrigue se situe à plusieurs niveaux de lecture et -de fait- lorsqu'on pense tenir le fin mot de l'histoire, on reste à la merci d'un rebondissement dont le choc en sera d'autant plus fort. Un scénario d'une précision rare, qui explore les tréfonds de la folie humaine, et qui cache même une analyse terrible des diverses écoles de pensées dans la psychiatrie et sa pratique, entre humanité et inhumanité. Leonardo DiCaprio signe sa composition la plus forte sous les traits usés du Marshall Daniels. Il donne ses tripes à ce personnage au lourd passif en lui apportant une angoisse et une émotion teintées, à la fois, de charisme et de sensibilité. Ben Kingsley et Mark Ruffalo sont tous deux impeccables. Saluons la prestation de Michelle Williams, dont le personnage halluciné, entre ange et démon, fascine. Le roman éponyme de Dennis Lehanne ne pouvait être mieux adapté, et est même sublimée par une fin plus complexe et dramatique. Un chef-d'œuvre qui se classe dans la lignée des plus grands thrillers psychologiques, tel que l'incontournable 'Memento'.
Notes : Interdit aux moins de 12 ans- prêt